Athéisme (Voltaire)
« Il paraît donc que Bayle devait plutôt examiner quel est le plus dangereux, du fanatisme, ou de l’athéisme. Le fanatisme est certainement mille fois plus funeste ; car l’athéisme n’inspire point de passion sanguinaire, mais le fanatisme en inspire […]. Les fanatiques commirent les massacres de la Saint-Barthélemy. Hobbes passa pour un athée, il mena une vie tranquille et innocente. Les fanatiques de son temps inondèrent de sang l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande. Spinoza était non seulement athée, mais il enseigna l’athéisme ; ce ne fut pas lui assurément qui eut part à l’assassinat juridique de Barneveldt, ce ne fut pas lui qui déchira les deux frères de Witt en morceaux, et qui les mangea sur le gril. »
Voltaire, Dictionnaire philosophique,
« Athéisme », op. cit.